Écoutez Daniel Darc
::::::::::: Portrait de Daniel Darc
DD, c’est un enfant dans le corps d’un vieillard. C’est un poème dans le corps d’une flamme. C’est la torture d’une goutte d’eau qui vous sauve du silence. DD, il fait croire que c’est un punk, un rocker, mais je sais, moi, en vérité je vous le dis, mes petites ouailles, je sais, moi, que tout ce qu’il est tient dans la petite mécanique et dans le ruban tout pourri de sa machine à écrire. La même qu’Artaud, Burroughs et compagnie. Il en a labouré des nuits avant qu’on lui dise merci . DD, l’est pas tout blanc. Ni tout noir. Ni tout gris. Il a la couleur de l’encre qui fout le camp sous la pluie. Il a l’âme délavée et la carcasse tendre. Il est l’empreinte de la plume sur le papier une fois que l’orage a tout bien nettoyé. DD, il aime Coltrane, la littérature, le rock, Marcel Carné et Saint Augustin. Il sait bien, lui, que « les enfants qui s’aiment s’embrassent debout contre les portes de la nuit», comme dit la chanson de Prévert. Ce qui compte dans cette phrase, c’est le mot debout.
Thomas Vinau, 76 Clochards Célestes ou presque, Préface d’Éric Poindron, Dessin de couverture de François Matton, Castor Astral, 2016, pp.70/71.
La taille de mon âme
Si tu savais mon cœur… rien
Si tu savais mes yeux… rien
Si tu savais mes mains… rien
Si tu savais mes reins… rien
Si tu savais mes jambes… rien
Si tu savais mes bras… rien
Si tu savais mon ventre… rien
Si tu savais mes fesses… rien
Mais si seulement tu savais… la taille de mon âme
Si seulement tu savais
La taille de mon âme,
Si seulement tu savais
La taille de mon âme
Si tu savais mes hanches… rien
Si tu savais mes lèvres… rien
Si tu savais mes cris… rien
Si tu savais mes jours… rien
Si tu savais mes nuits… rien
Si tu savais mes rêves… rien
Si tu savais mes rires… rien
Si tu savais mes joies… rien
Mais si seulement tu savais la taille de mon âme…
Si seulement tu savais
La taille de mon âme,
Si seulement tu savais
La taille de mon âme
Si seulement tu savais
La taille de mon âme,
Si seulement tu savais
La taille de mon âme
Si tu savais mon cœur… rien