Association Encrier - Poésies

Rencontre avec divers poètes Rencontre avec Goethe : Le Roi des Aulnes

Dans son texte à lire ICI , Bruno Schulz évoque une ballade de Goethe que lui lisait sa mère quand il avait huit ans .Et cette ballade qui l'émouvait beaucoup , c'est "Le Roi des Aulnes " .

Dans " Le Roi des Aulnes" ballade datée de 1782, Goethe fait jouer un rôle sinistre au "Roi des Aulnes", reflétant un sentiment d'inquiétude devant cet arbre qui pousse au bord des marécages, dans la brume, qui, de loin, lui donne un aspect fantomatique et épouvantable.

" Dans le forêt du charme et des merveilleux rites

  Gnomes compatissants pendant que je dormais

  De votre main, honnêtes gnomes vous m'offrîtes

  Un sceptre d'or, hélas! pendant que je dormais"


Le Roi de Aulnes

Qui chevauche si tard dans la nuit dans le vent?

C'est le père avec son enfant,

Il serre le garçon dans ses bras,

Il le tient fermement, il le garde au chaud


Mon fils, pourquoi caches-tu ton visage d'effroi?

Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes?

Le Roi des Aulnes avec couronne et traîne?

Mon fils, c'est une traînée de brouillard.


Toi cher enfant, viens, pars avec moi!

Je jouerai à bien de jolis jeux avec toi,

Il y a tant de fleurs multicolores sur le rivage

Et ma mère posséde tant d'habits d'or


Mon père, mon père, n'entends-tu pas

Ce que le Roi des Aulnes me promet doucement?

Calme-toi, reste calme, mon enfant,

Le vent murmure dans les feuilles mortes


Veux-tu, gentil garçon, venir avec moi,

Mes filles doivent t'attendre déjà

Mes filles mènent la ronde nocturne,

Elles te bercent, dansent et chantent


Mon père, mon père, ne vois-tu pas là-bas

Les filles du Roi des Aulnes cachées dans l'ombre?

Mon fils, mon fils, je le vois bien

Les saules de la forêt semblent si gris.


Je t'aime, ton joli visage me touche

Et si tu n'es pas obéissant, alors j'utilserai la force!

Mon père, mon père, maintenant il me saisit

Le Roi des Aulnes me fait mal


Le père frissonne d'horreur, il chevauche promptement,

Il tient dans se bras l'enfant gémissant

Il parvient au village à grand effort

Dans ses bras l'enfant était mort.