Écoutez Roland Giguère
Morne glèbe
Air aigu des soirs de hurlements
quand le vent vient abattre nos totems
le sable de l’immobile quotidien avalé
se soulève de son désert
plus rien alors d’inébranlable
et s’enfument les plus claires surfaces
se crispent nos langes de nuit
pour une absence lourde et indéfinie
la couleuvre rampe de cellule en cellule
flairant la prairie morte l’étang morne
l’eau se tourne vers la moisissure
et sans aucun reflet au front
le voyageur s’enlise dans les jours que nous vivons .