Rutebeuf , ce trouvère parisien , qui vit au temps de Saint Louis et de Phillipe le Hardi , vers 1260 , et de qui l'on ignore presque tout , était un jongleur , un de ces bohémiens de la poésie , qui ne cessent d'ironiser que pour se plaindre . Il unit la satire de Guiot à la veine personnelle de Colin Muset ; il est de la famille des vagabonds , étrangers à la courtoisie , qui animent par en bas, si l'on peut dire , la poésie médiévale . (Extrait de Trésors de la poésie médiévale Page 691-1959 Club français du livre)
Les ressorts de sa poésie sont "la théâtralisation , la dérision et , dans le langage même , une affectation de facilité , parfois de négligence et de lassitude blasée . La théâtralisation , car la poésie de Rutebeuf … demande à être non seulement récitée , mais encore à demi jouée … comme peut l'être un soliloque de cabaret " (Michel Zinc , "Introduction' à Rutebeuf , Oeuvres complètes 1989-1990,2 volumes, Paris t.1 p. 27 )
"Rutebeuf qui écrivit entre 1250 et 1285 environ est le plus grand des trouvères . Il a écrit des poèmes allégoriques , satiriques , des pièces , des chansons et des fabliaux . D'après les textes que nous connaissons de lui , il apparaît avec son caractère bohème , son insouciance , sa vie hasardeuse , comme un frère aîné de Villon . Il est honnête dans le dénuement et pieux . C'est un vrai lyrique il parle de lui : comme Villon ." (Gilbert Sigaux-Le temps de François Villon )
C'est en partie avec ce texte que Léo Ferré a créé la chanson "Que sont mes amis devenus" , ou "Pauvre Rutebeuf" (voir le texte dans un autre billet ) Cette chanson est en effet un assemblage de vers tirés de l’oeuvre poétique de Rutebeuf , assemblage qui lui donne un sens différent de celui du texte ci-dessus.
