Encrier 87

Textes de 2025 Texte de Babeth-Atelier du 12 juin

Atelier du jeudi 12 juin 2025

Ils avaient été enchantés en percevant comme le cri d'un oiseau dans la nuit ; il s'était doucement transformé, comme le clapotis des rivières et des ruisseaux sous les ponts.

Au lever du soleil, en haut de la colline, le ciel avait les couleurs d'un feu d'artifice.

Elle était arrivée entre les jambes de cette femme pudique et surprise d'être nue. Cette femme, c'était sa mère. Son père inquiet avait bondi dans l'escalier plein d'ombre et ne s'était pas alarmé en voyant une porte mal fermée.

Il la prit dans ses bras mais rien ne survint.

Il la regarda, l'observa, la toucha, la caressa.

A son grand dam, il pensa à une giroflée flétrie dans un jardin à l'abandon, à la vieille cour moussue.

Il s'était passé quelque chose. La route de sa naissance avait été sinueuse. Et surtout pas le cri, encore plus loin que demain. L'enfant, qu'ils avaient voulu, en chantant ses louanges, ne répondait en rien à ce qu'ils avaient tant espéré.

Pourtant, elle était bien là, leur fille.

La mère regardait le mur.

Le père, bouleversé, jura de l'éveiller aux beautés du monde :

les giroflées au Printemps,

la danse avec une robe rose,

le bleu des persiennes,

l'escalier au soleil,

la porte grande ouverte sur leurs vies,

les oiseaux, les fleuves, les rivières, les ponts,

les collines couvertes de thym.

Dans tous leurs jardins, qui seraient leurs trésors, le père et sa fille s'aimeraient.

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