Réédition du billet du 8 mai 2021
Aujourd'hui 8 mai2021 , dans le journal numérique du Journal Le Monde , j'ai lu un article sur Falmarès, pseudonyme d'écriture d'un jeune Guinéen poète francophone de 19 -20 ans,qui doit passer son bac professionnel cette année et qui est menacé d'expulsion .
En allant sur Facebook, j'ai trouvé ce poème qu'il a écrit en 2019 .
Espérons que sa situation de migrant va vite se régler en France .
Ode à mes frères migrants
Sur le tronc des cocotiers et des manguiers,
Sous le géant des géants baobabs d’Afrique,
Sous les bruits nocturnes, nos bruits noirs,
À l’appel du tam-tam mon corps musical.
Je chante !
Je chante, migrants, cœurs froids et doux,
Pour un raisin de paix éternelle.
Je chante avec mon tabalas bleu,
Un cola blanc dans le vallon de ma gorge,
Avec un coq livide sans taches d’encre,
Je chante dans la nuit solitaire
Comme un orphelin désolé !
Je chante l’exilé, exilé qui songe à un asile sûr
Ô l’hiver sous les toits de Paris
Où dormaient mes ancêtres tirailleurs sénégalais
Au grain de peau zélée non classique !
Hommes expatriés ! Hommes qui marchent
De souffrance en souffrance, de chagrin en chagrin,
De désert en désert, homme !
Hommes qui marchent du matin au soir,
Je vous chante pour un grain d’espoir, de vie,
Et de paix !
Migrants de tout voyage ! Migrants de tout lieu !
De toute béatitude ! de tout être !
Dans toutes les langues de la terre,
J’invoque le cœur des hommes.
Qu’il pardonne ces mais amères
Et brutales qui vous ont bastonné !
Qu’il fasse triompher l’amour plus fort que jamais !
Oh ! Frères et sœurs migrants,
Sur le tronc des cocotiers et manguiers,
Sous le géant des géants baobabs d’Afrique,
Sous les bruits nocturnes, nos bruits noirs,
À l’appel du tam-tam, mon corps musical.
Je chante !
Je chante, migrants, cœurs froids et doux.
Pour un raisin de paix éternelle,
Je chante !
Je vous chante, exilés !
Ô migrants, frères et sœurs migrants !
Si je ne vous chante
Qui donc vous chantera ?
Falmarès Vannes le 20 février 2019
Avec l’aimable autorisation des Éditions Les Mandarines
Poème extrait du second recueil de Falmarès : ''Soulagements 2 Tropiques printaniers''
Texte publié sur le site ÉTONNANTS VOYAGEURS :
Mohamed B, FALMARES de son nom de plume, est né en 2001 en Guinée.
Réfugié poétique, il est toujours lycéen dans le Morbihan. Fin 2018, paraissait son premier recueil de poèmes, SOULAGEMENTS, sous-titré Amours et douleurs.
Dans ce nouveau recueil, Falmares poursuit avec bonheur sa recherche poétique et "nous oblige à revisiter notre lexique et notre syntaxe en ne craignant pas les mots rares, les associations inattendues et les ellipses grammaticales », comme l’écrit dans sa préface Marilyse LEROUX, poète et nouvelliste bretonne.
"Il est temps de considérer le français comme une langue africaine."
Nimrod, poète tchadien.


