Association Encrier - Poésies

Rencontre avec Borges Rencontre avec Borges : Milonga de dos hermanos-Milonga de deux frères

Écoutez Haydée Alba

Milonga de dos hermanos

Traiga cuentos la guitarra

de cuando el fierro brillaba,

cuentos de truco y de taba,

de cuadreras y de copas,

cuentos de la Costa Brava

y el Camino de las Tropas.


  Venga una historia de ayer

que apreciarán los más lerdos;

el destino no hace acuerdos

y nadie se lo reproche

ya estoy viendo que esta noche

vienen del Sur los recuerdos


Velay, señores, la historia

de los hermanos Iberra,

hombres de amor y de guerra

y en el peligro primeros,

la flor de los cuchilleros

y ahora los tapa la tierra.


Suelen al hombre perder

la soberbia o la codicia:

también el coraje envicia

a quien le da noche y día

el que era menor debía

más muertes a la justicia.


Cuando Juan Iberra vio

que el menor lo aventajaba,

la paciencia se le acaba

y le fue tendiendo un lazo

le dio muerte de un balazo,

allá por la Costa Brava.


Así de manera fiel

conté la historia hasta el fin;

que sigue matando a Abel.

Es la historia de Caín

que sigue matando a Abel.

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Milonga de deux frères

Que la guitare nous apporte les récits

Du temps où brillaient les couteaux,

Récits de jeux de cartes et d’osselets,

De courses de chevaux et de beuveries,

Histoires venues de la Costa Brava

Le long du chemin des troupeaux


Qu’apparaisse une histoire du temps jadis

Qui délectera les plus sots ;

Le destin ne négocie pas avec les hommes

Et personne ne le lui reproche.

Je vois que déjà, en cette nuit,

C’est du Sud que remontent les souvenirs.


Il en est ainsi, Messieurs, de l’histoire

Des frères Iberra,

Hommes de passion et de combat,

En première ligne en cas de danger,

La fine fleur des joueurs de couteau,

Et aujourd’hui, la terre les recouvre


C’est souvent l’orgueil ou la cupidité

Qui mène les hommes à leur perte ;

La colère elle aussi corrompt

Celui qu’elle envahit jour et nuit.

C’était le plus jeune frère qui devait

Le plus de meurtres à la justice.


  Lorsque Juan Iberra vit

Que son cadet le surpassait,

Toute patience l’abandonna

Et il s’en fut lui tendre un piège

Il le tua d’un coup de revolver

Là-bas dans la Costa Brava


Ainsi, c’est avec fidélité

Que j’ai conté l’histoire jusqu’au bout.

C’est l’histoire de Caïn

Qui, encore et encore, tue Abel.

C’est l’histoire de Caïn

Qui, encore et encore, tue Abel.