(D'après Pétrarque) IV
I di miel piu leggier que nesun cervo…(Ils ont filé mes jours comme la course oblique des rennes)
Mes jours se sont enfuis…telle fauche l’herbe
en sa fuite une harde de cerfs; Ils ne virent le bonheur
que le temps d’une oeillade. J’usai mes rares forces
à étreindre la cendre d’une poignée de ris.
Ainsi de par la grâce d’hautaines séductions
mon coeur habite ici l’humble crypte de nuit,
contre la terre invertébrée se serre, quête
centres familiers, voluptueux lacis.
Quoique ce qui en elle était encore informe
pour l’heure libéré, bondissant vers l’azur,
puisse combler, ou blesser, comme à l’accoutumée.
Je m’interroge encore en fronçant le sourcil…
Là-haut, comment est-elle ? En quelle compagnie ?
Comment volte en fumée la tempête de fines rides …
4-8 janvier 1934-juin 1935
Mandelstam -Nouveaux poèmes 1930-1934-page 110-éditions Allia-Traduction de Christiane Pighetti -2010






