POUSSIÈRES de VIE
Ce jour là mon jeune coq a chanté pour la première fois
les jonquilles ont fleuri
j'irai cueillir des noisettes
les cerises sont mûres
il est temps d'enterrer la libellule
le petit frère est mort
un bébé pleure dans son berceau
je tends des fils dans la cour
poison violent étiquette rouge
je jette mon écrevisse dans la rivière qui est en crue
je cours dans le chemin je tombe
la chute est rude une dent cassée
il y a un canon au coin d'une rue il est orienté vers le pont
quand j'ai frôlé la mort
j'ai paru insouciant mais j'ai perdu le sourire
et je ne pense plus
pour tenter de tout retrouver
seul sur les routes j'ai parcouru le monde
un jour un ange en jupon est apparu
et tout a changé
était-ce vraiment un ange
non ce n'était pas le paradis
dur de durer
la chèvre Noisette a éclairé le chemin
les oiseaux ont apporté du renouveau
puis un enfant est venu apporter de la joie
mais tout est toujours à recommencer
avant de redevenir poussière.
Commentaires 1
J'aime infiniment ce texte délicat, très émouvant qui en quelques lignes, sans ponctuation , effleure une vie faite d'espoirs et de chutes sans jamais se perdre dans le pathos