Quelle belle idée... qui m'a donné une idée d'écriture (en jeu plutôt dans l'esprit Oulipo!). Je vous offre le résultat (avec la règle du jeu à la fin)
Ce n'était jamais la même douleur.
Pendant des jours et des mois ils ont cherché.
Plus tard, se touchaient du regard seulement.
Puis chacun rentrait chez soi, s'inquiétait, téléphonait,
ouvrait ses fenêtres sur le silence, on n'entendait même pas les sirènes d'ambulance,
on baignait dans le silence et le temps retrouvé. On pouvait
s'en réjouir même, s'engouffrer dans ses livres oubliés, retrouver un vieil exemplaire de Camus et se dire qu'aujourd'hui, au moins, on n'avait pas de rats.
Jeu d'écriture (dit "du confinement")
Prendre un exemplaire de La Peste de Camus (ou n'importe quel livre)
Ici : éditions Livre de Poche 1947!
1er jour de confinement: 17 mars Premier mot de la page 17 : douleur
2é jour de confinement : 18 mars Premier mot de la page 18 : cherché
3é jour de confinement : 19 mars Premier mot de la page 19 : seulement
4é............................. 20 mars ................................. 20 : téléphonait
5é .............................................................................. 21 : ambulance
6é .............................................................................. 22 : pouvait
7é jour (aujourd'hui 23 mars) ........................................ 23 : rats
Contrainte décriture:
La première ligne du texte se termine par le mot du premier jour
La deuxième ligne se termine par le mot du deuxième jour
et ainsi de suite...
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Avoir La Peste entre les mains, que je n'ai pas envie de relire maintenant, m'a donné l'idée d'un autre jeu, qui n'est pas d'écriture mais de lecture particulière . Toujours avec La Peste donc. Parce qu'il faut bien jouer de ce qui nous touche et "creuser dans nos mémoires et nos inconscients" (c'est Charles Juliet qui le dit)
Le 2e jeu
Premier jour 17 mars, première ligne de la page 17
Deuxième jour 18 lmars, deuxième ligne de la page 18
etc
Au septième jour (et toujours dans l'édition Livre de Poche 1947) ça donne ça:
douleurs vives au cou, aux aisselles et aux aines
le langage le plus simple. Je sortais, justement
C'est entendu. Laissons cela, je reviendrai
Non, je n'ai rien vu d'extraordinaire
Paupières plombées, le souffle saccadé et court
Toujours souriant, il semblait être l'ami de tous les plaisirs
Il avait pourtant l'air comme tout le monde
A très vite, pour jouer le jeu avec vous... Fabienne