Encrier 87

Textes de Fabienne Texte de Fabienne du 30 novembre

La peur les a décidés, c’est ce que disent certains le dégoût, la panique, la lâcheté, disent d’autres.

Eux, les pieds, ont dit c’est la nécessité.

On les a vus partir un soir, disent certains un matin, disent d’autres.

C’était il y a longtemps.

Où vont les pieds, quand ils s’en vont ?

Où sont allés nos pieds, ressassent les arrêtés. Pourquoi nos pieds s’en sont allés ?

Un jour, peut-être, ils se diront - qu’avons-nous fait ? - que n’avons-nous pas fait ? - où sommes-nous ?

Un jour peut-être des pieds nouveaux pousseront sur les moignons des arrêtés. Un jour peut-être les arrêtés se lèveront.

Certains diront ‘c’est quoi, la nécessité ?’

Les autres seront déjà loin.

Commentaires 1

  • Alpico

    Je regarde la profonde actualité tragique de ta parabole :

    Le prisonnier fantasme qu’il se coupe les pieds , lesquels retrouvent la liberté et s’enfuient …

    Le tragique est que une fois sans pieds, que deviendrait l’arrêté ?  Quant au devenir de  ses pieds séparés de son corps …? (J'imagine l'horreur ...)

    Mais un fantasme reste un fantasme la plupart du temps, heureusement

    (On a déjà vu un animal pris dans un piège qui se ronge la patte pour pouvoir s’enfuir : il peut certes s’enfuir
    mais ensuite que lui arrive-t-il ?)

    Tragique époque

    Alpico

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