En hommage à Gérard, qui nous a quittés en Mars 2022, nous republions un texte de 2020
Miroir , mon beau miroir, dis-je à la feuille que le vent d'automne avait fait tomber à mes pieds .
Comme les cercueils des vieilles ressemblent à des cercueils d'enfants , la feuille du tilleul ressemble à un miroir , elle aussi on la tient par la queue . Les sucettes aussi rendent le même service , mais je ne veux pas m'y voir .
Le cygne a fini de chanter , nous allons le mettre au garage pour la nuit .
Nuit chargée de peur et de tourments , qui fait ruisseler une mince membrane de jour entre les nuages ruisselants .
L'espoir a mis son pyjama .
Je me demande soudainement si nous avions vraiment besoin de visiter la vie ; peut-être aurait-il mieux valu ne pas déranger le néant …
J'en parlerai à mon cheval .
Commentaires 3
Ah...! surréalisme quand tu nous tiens...
Gérard,
Je me souviens de ton rire quand tu écrivais ce texte;
Je me souviens de l'émotion violente qui m'a empoignée quand tu l'as lu et qui renaît aujourd'hui, encore plus vive
Il te va si bien ce poème... il est si beau, si émouvant !
Gérard,
Chacun de nous part avec son secret. Le tien était sans doute trop lourd à porter .
Nous ne le saurons jamais.
En souhaitant que tu aies enfin trouvé la paix, je t'adresse mon sincère et cordial AU REVOIR
Sylvie