Association Encrier - Poésies

Rencontre avec Saint - John Perse Rencontre avec Saint John Perse : Oiseaux

Etudes-pour-le-plafond-du-Louvre-1952

XI

«Tels sont les oiseaux de Georges Braque, qu’ils soient de steppe ou bien de mer, d’espèce côtière ou pélagienne...Ils tiennent aux strates invisibles du ciel, comme aux lignes visibles d’une portée musicale, la longue modulation d’un vol plus souple que n’est l’heure.

Au point d’hypnose d’un oeil habité par le peintre, comme l’oeil même du cyclone en course - toutes choses rapportées à leurs causes lointaines et tous feux se croisant - c’est l’unité enfin renouée et le divers réconcilié. Après telle et si longue consommation du vol, c’est la grande ronde d’oiseaux peints sur la roue du zodiaque, et le rassemblement d’une famille entière d’ailes dans le vent jaune, comme un seule et vaste hélice en quête de ses pales.

Oiseaux de Braque, et de nul autre...Inallusifs et purs de toute mémoire, ils suivent leur destin propre, plus ombrageux que nulle montée de cygnes noirs à l’horizon des mers astrales. L’innocence est leur âge. Ils courent leur chance près de l’homme.

Sur l’orbe du plus grand Songe qui nous a tous vus naître, ils passent, nous laissant à nos histoires de villes...Leur vol est connaissance, l’espace est leur aliénation.»

Saint-John Perse - Oiseaux - ed. Gallimard - 1963 - extrait.

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Extrait de Wikipedia :

Écriture et publication du recueil Oiseaux Le « compagnonnage » entre Saint-John Perse et Georges Braque.

Ce recueil de poèmes est le résultat de l'initiative, en janvier 1962, des éditeurs François et Janine Crémieux qui contactèrent Saint-John Perse pour que ce dernier réalise les textes d'un livre de lithographies de Georges Braque consacrées aux oiseaux, ouvrage publié à l'occasion de la célébration des quatre-vingts ans du peintre1. Saint-John Perse, enthousiasmé par le projet qu'il considère comme un « compagnonnage1 » – en raison de l'estime qu'il porte à l'homme et au peintre, rencontré à deux reprises (en 1958 et en 1961) –, finit de rédiger, en mars 1962 à Washington2, les derniers poèmes d'un projet antérieur déjà avancé. Le livre paraît initialement dans une édition de luxe à tirage limité (150 exemplaires) en juin 1962 sous le titre L'Ordre des oiseaux avec douze lithographies de Georges Braque (tirées chez le graveur Aldo Crommelynck).

Avec l'accord des éditeurs pour que les droits d'auteur du recueil lui soient laissés à des fins de publication séparée, Saint-John Perse fait paraître en décembre 1962 ses poèmes dans La Nouvelle Revue française sous le titre de Oiseaux, puis en octobre de l'année suivante l'ensemble du recueil aux éditions Gallimard1.

Le recueil Oiseaux, qui fait partie du « cycle provençal » de l'auteur, présente en épigraphe une citation latine de Aulus Persius Flaccus (dit « Perse »), extraite de ses Satires :

« ...Quantum non milvus oberret ...Plus que ne couvre le vol d'un milan » — Aulus Persius Flaccus, Satires, livre IV. 5,26.

Structure du recueil

• I. L'oiseau, de tous nos consanguins...

• II. Les vieux naturalistes française...

• III. Toutes choses connues du peintre...

• IV. De ceux qui fréquentent l'altitude...

• V. Pour l'oiseau schématique à son point de départ...

• VI. L'heure venue de la libération...

• VII. Rien là d'inerte ni de passif...

• VIII. Oiseaux, et qu'une longue affinité...

• IX. D'une parcelle à l'autre du temps partiel...

• X. Gratitude du vol !...

• XI. Tels sont les oiseaux de Georges Braque...

• XII. Ce sont les oiseaux de Georges Braque...

• XIII. Oiseaux, lances levées...