Association Encrier - Poésies

Rencontre avec Jules Supervielle Rencontre avec Jules Supervielle : Échanges

Échanges

Dans la flaque du petit jour

Ont bu les longs oiseaux nocturnes

Jusqu'à tomber morts alentour

Au dernier soupir de la lune.


Voici les flamants de l'aurore

Qui font leur nid dans la lumière

Avec la soie de l’horizon

Et le vent doré de leurs ailes.

Jules Supervielle - Gravitations

EXTRAIT de La langue de là-bas livre publié aux éditions du Seuil, écrit par Silvia Baron-Supervielle, dont la grand-mère était cousine germaine de Jules Supervielle

« Lorsque j’ai quitté les rives du Sud où étaient arrivés mes aînés, j’ai compris que j’avais hérité de leur rêve. Je suis née de ce rêve qu’ils avaient fait quand ils étaient jeunes. Ils avaient quitté le Vieux Continent pour le Nouveau Monde à 15 ans et 18 ans, et après vingt jours de navigation, avaient atteint le Rio de la Plata. Deux générations plus tard, mes parents se rencontrèrent à Montevideo. Ils s’aimèrent, s’épousèrent et partirent pour Buenos Aires, la famille se prolongeant en Argentine et en Uruguay. Comment ne pas avoir le sentiment que l’on appartient aux deux pays et également à l’Europe ? Comment ne pas rendre hommage à ce fleuve qui les sépare et dont les eaux sombres sont ­visitées par l’Atlantique ? »

La Langue de là-bas, page 33

N.B. "Fille d’une mère uruguayenne d’ascendance espagnole et d’un père argentin d’origine béarnaise, Silvia Baron Supervielle a été élevée par sa grand-mère paternelle, cousine germaine du poète Jules Supervielle (1884-1960). Elle parlait en ­espagnol avec son père et sa sœur Inès, et en français avec sa grand-mère. Comme tous les Argentins qu’elle connaissait, elle était bilingue."Monique Petillon-Le Monde du Livre 7 mai 2023