Association Encrier - Poésies

Rencontre avec André Breton Rencontre avec André Breton : Extrait de Nadja

Fin 2020 Didier Sandre,sociétaire de la Comédie Française, a lu la partie centrale de Nadja(de la page 69 à la page 136) pendant les Nuits de la lecture à la BNF. L'exposition "l'Invention du surréalisme- le champ magnétique-Nadja", venait d'être reportée pour des raisons sanitaires : le manuscrit de Nadja devait y être présenté pour la première fois.(Le manuscrit autographe de cette œuvre, longtemps réputé perdu, a été redécouvert en 2015 lors de la dispersion de la bibliothèque de Pierre Bergé. Présenté dans l’exposition L’invention du surréalisme, le manuscrit a été acquis par la BnF en 2017 après son classement comme Trésor national.)

Écoutez Didier Sandre

Je ne veux plus me souvenir, au courant de ces jours, que de quelques phrases, prononcées devant moi ou écrites d'un trait sous mes yeux par elle, phrases qui sont celles où je retrouve le mieux le ton de sa voix et dont la résonance en moi demeure si grande :

« Avec la fin de mon souffle, qui est le commencement du vôtre. »

« Si vous vouliez, pour vous je ne serais rien, ou qu'une trace. »

« La griffe du lion étreint le sein de la vigne. »

« Le rose est mieux que le noir, mais les deux s'accordent. »

« Devant le mystère. Homme de pierre, comprends-moi. »

(Phrase écrite par Nadja au verso d'une carte postale de ORPHÉE DE G.Moreau)

« Tu es mon maître. Je ne suis qu'un atome qui respire au coin de tes lèvres ou qui expire. Je veux toucher la sérénité d'un doigt mouillé de larmes. »

« Pourquoi cette balance qui oscillait dans l'obscurité d'un trou plein de boulets de charbon?»

« Ne pas alourdir ses pensées du poids de ses souliers. »

« Je savais tout, j'ai tant cherché à lire dans mes ruisseaux de larmes. »

André Breton -Nadja -pages134-135-texte revu de 1962 parA.Breton-Livre de poche no1233