LA PLAGE D'ANGLE
Le vent fait basculer jusqu'à nos racines .
Nos dieux de passage abdiquent .
Nos cirques rétrécissent
sous les voûtes de demain .
Puis nos enfants à venir ,
Tiges aux fronts de chair ,
Graviront à leur tour
l'esplanade du temps
Pour eux ,
Fauchons le vieil azur ,
Échancrons nos murailles,
Dévidons nos édifices jusqu'au pivot .
Pour eux ,
Multiplions les salines de l'espérance ,
Recouvrons pour eux
la ressemblance perdue .
ANDRÉE CHEDID , Textes pour un poème 1949-1970 , Flammarion , 1987 , p. 254