Imperceptiblement le lichen tétanise l’espace.
« Le poids de notre existence creuse jusqu’à la fibre les chemins
que nous empruntons.
Au fond de la pierre, les racines du cœur.
Le chaos
La blessure
L’irréversible
La pluie est engourdie
Les mains s’arc-boutent aux palissades du froid
De la fronde des arbres s’échappent des oiseaux gris
Imperceptiblement le lichen tétanise l’espace. »
Annie Le Brun, Annulaire de lune, in Ombre pour ombre, Gallimard, Collection blanche, 2004, page 117.