Ce matinée je suis sorti très tôt
parce que je m’étais éveillé encore plus tôt
et qu’il n’y avait rien que j’eusse envie de faire .
Je ne savais quelle direction prendre,
mais le vent soufflait fort, il poussait d’un côté,
et je suivis le chemin vers quoi le vent me soufflait dans le dos.
Telle a toujours été ma vie, et
telle je désire qu’elle soit à jamais …
Je vais là où le vent m’emporte et je
ne me sens pas penser.
Pessoa; III - Poèmes désassemblées p.148 in Le gardeur de troupeau et les autres poèmes d’Alberto Caeiro;Poèsies d’Alvaro de Campos Poésie Gallimard .
Traduction d’Armand Guibert