Association Encrier - Poésies

Rencontre avec François Cheng Rencontre avec François Cheng : La ronde des saisons

Nous avons bu tant de rosées

En échange de notre sang

Que la terre cent fois brûlée

Nous sait bon gré d'être vivants


Au bout de la nuit un seuil éclairé

Nous attire encore vers son doux mystère

Les grillons chantent l'éternel été

Quelque part la vie vécue reste entière

La vigne vient en fidèle chienne

Lécher tes pieds de sa langue amère

Flairant soudain la peur millénaire

longuement elle aboie dans tes veines

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Toute la neige à toi seul

Prunus perçant la blancheur

Toute la terre à toi seul

Et le sang jailli du coeur

Le peintre Francis Herth accompagne de merveilleux moutonnements,où la vie s'ennuage et se dégage, le cheminement spirituel et cosmique de François Cheng"

(Texte de Daniel Leeuwers-page 23 du livre "Livre pauvre/Livre riche" édité en 2006 chez Somogy)


Dans son livre : "Une longue route pour m'unir au chant français", publié en 2022 chez Albin Michel, François Cheng précise que le quatrain :

Nous avons bu tant de rosées

En échange de notre sang

Que la terre cent fois brûlée

Nous sait bon gré d'être vivants

constitue son premier poème français, composé en 1959.

J'ai découvert un jour ce quatrain dans un métro parisien .