Association Encrier - Poésies

Rencontre avec Gérard de Nerval Rencontre avec Gérard de Nerval : Fantaisie

Écoutez Jacques Doyen

li est un air pour qui je donnerais

Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber*,

Un air très-vieux, languissant et funèbre,

Qui pour moi seul a des charmes secrets.


Or, chaque fois que je viens à l’entendre,

De deux cents ans mon âme rajeunit :

C’est sous Louis treize... Et je crois voir s’étendre

Un coteau vert, que le couchant jaunit,


Puis un château de brique à coins de pierre,

Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,

Ceint de grands parcs, avec une rivière

Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs .


Puis une dame, à sa haute fenêtre,

Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens...

Que , dans une autre existence peut-être,

J’ai déjà vue ! — et dont je me souviens !

  • On prononce Wèbre

(note en bas de page la plus célèbre de la poésie française)

Gérard de Nerval, Odelettes, 1834

Écoutez Alain Cuny

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.