Écoutez Jean Piat
LE ROI DE THULÉ
Il était un roi de Thulé
À qui son amante fidèle
Légua, comme souvenir d’elle,
Une coupe d’or ciselé.
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C’était un trésor plein de charmes
Où son amour se conservait :
À chaque fois qu’il y buvait
Ses yeux se remplissaient de larmes.
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Voyant ses derniers jours venir,
Il divisa son héritage
Mais il excepta du partage
La coupe, son cher souvenir.
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Il fit à la table royale
Asseoir les barons dans sa tour ;
Debout et rangée alentour,
Brillait sa noblesse loyale.
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Sous le balcon grondait la mer.
Le vieux roi se lève en silence,
Il boit, — frissonne, et sa main lance
La coupe d’or au flot amer !
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Il la vit tourner dans l’eau noire,
La vague en s’ouvrant fit un pli,
Le roi pencha son front pâli...
Jamais on ne le vit plus boire.
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Il y a aussi "Le roi de Thulé" dans le Faust de Gounod , dont voici le texte :
• Il était un roi de Thulé
• Qui, jusqu'à la tombe fidèle
• Eut, en souvenir de sa belle
• Une coupe en or ciselé !
• Il avait bonne grâce à ce qu'il m'a semblé
• Nul trésor n'avait tant de charme
• Nul trésor n'avait tant de charme
• Dans les grands jours il s'en servait
• Et chaque fois qu'il y buvait
• Ses yeux se remplissaient de larmes
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• Quand il sentit venir la mort
• Étendu, sur sa froide couche
• Pour la porter jusqu'à sa bouche
• Sa main fit un suprême effort
• Je ne savais que dire et j'ai rougi d'abord
• Et puis, en l'honneur de sa dame
• Et puis, en l'honneur de sa dame
• Il but une dernière fois
• La coupe trembla dans ses doigts
• Et doucement il rendit l’âme !
Interprété par Régine Crespin :