Adieu
Adieu,
Oublie-moi,
Pardonne-moi,
Jette mes lettres au feu
comme on brûle la terre derrière soi.
Que ton chemin soit courageux
droit et simple,
que dans la brume
flambe pour toi
la pacotille des étoiles,
que l’espérance
réchauffe tes mains
à ton feu de joie.
Avance dans la tempête
dans la neige et dans la pluie
dans la fureur des flammes,
et sache trouver
le succès
plus souvent que moi.
Que la puissance
des combats gronde dans ta poitrine.
Je suis heureux pour ceux
qui demain s’engageront
sur tes pas .
Joseph Brodsky -Collines et autres poèmes (Seuil) traduction de Jean-Jacques Marie, page 63