Cavalier seul
Dans le corps
le bruit du temps qui passe et qui délite
Dans la tête
l'écho de vieux accordéons d'octobre
mais surtout ce requiem
ou plutôt ce bourdonnement
discret et tenace
fidèle et menaçant
Quels insectes, quelles bêtes
construisent ici leur nd à mes dépens ?
On reparle du vert
l’hiver a lâché prise
et moi ?
ombre presque effacée
seule à vouloir sa perte
je vais ici ou là
laissant mon cœur cogner pour rien
sourd à la fanfare des feuilles neuves
à la grande liesse du monde
prêt à je ne sais-quel départ
sans musique et sans compagnon
Genève avril 1987