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Les hauteurs du Macchu Picchu
Chant VIII
Monte avec moi , amour d'Amérique.
Baise avec moi les pierres secrètes.
L’argent torrentiel de l’Urubamba
fait voler le pollen à sa coupe jaune.
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Que s’envole le vide de la plante grimpante
De la plante de pierre ,de la dure guirlande
Au dessus du silence , dans les couloirs des monts.
Viens, vie minuscule, entre les ailes
De la terre, pendant que toi , eau sauvage ,
Qui étales mille émeraudes combattues,
Cristal et froid , air flagellé , tu descends de la neige.
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Amour, amour, jusqu’à la nuit abrupte
Depuis le sonore silex de l’Ande
Jusqu’à l’aurore aux genoux rouges,
Contemple le fils aveugle de la neige.
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O Wilkamayu , aux filets sonores,
Quand tu brises tes grondements linéaires
En blanche écume , comme neige blessée,
Quand ta tempête tombant à pic
Chante et châtie le ciel qu’elle éveille,
Quel langage apportes-tu à une oreille à peine
Dégagée de ton écume d’Ande ?
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VIII
Sube conmigo, amor americano.
Besa conmigo las piedras secretas.
La plata torrencial del Urubamba
hace volar el polen a su copa amarilla.
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Vuela el vacío de la enredadera,
la planta pétrea, la guirnalda dura
sobre el silencio del cajón serrano.
Ven, minúscula vida, entre las alas
de la tierra, mientras -cristal y frío, aire golpeado -
apartando esmeraldas combatidas,
oh agua salvaje, bajas de la nieve.
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Amor, amor, hasta la noche abrupta,
desde el sonoro pedernal andino,
hacia la aurora de rodillas rojas,
contempla el hijo ciego de la nieve.
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Oh, Wilkamayu de sonoros hilos,
cuando rompes tus truenos lineales
en blanca espuma, como herida nieve,
cuando tu vendaval acantilado
canta y castiga despertando al cielo,
qué idioma traes a la oreja apenas
desarraigada de tu espuma andina?
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