Écoutez Brassens
Le p'tit cheval dans le mauvais temps
Qu'il avait donc du courage!
C'était un petit cheval blanc
Tous derrière, tous derrière
C'était un petit cheval blanc
Tous derrière et lui devant!
Il n'y avait jamais de beau temps
Dans ce pauvre paysage!
Il n'y avait jamais de printemps
Ni derrière, ni derrière,
Il n'y avait jamais de printemps
Ni derrière ni devant!
Mais toujours il était content
Menant les gars du village
A travers la pluie noire des champs
Tous derrière, tous derrière
A travers la pluie noire des champs
Tous derrière et lui devant!
Sa voiture allait poursuivant
Sa belle petite queue sauvage
C'est alors qu'il était content
Tous derrière, tous derrière
C'est alors qu'il était content
Tous derrière et lui devant!
Mais un jour dans le mauvais temps,
Un jour qu'il était sage
Il est mort par un éclair blanc
Tous derrière, tous derrière
Il est mort par un éclair blanc
Tous derrière et lui devant!
Il est mort sans voir le beau temps
Qu'il avait donc du courage!
Il est mort sans voir le printemps
Ni derrière, ni derrière
Il est mort sans voir le beau temps
Ni derrière, ni devant!
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Ci-dessous :Extrait de l'article :
TRANSFORMATION METRIQUE DU « PETIT CHEVAL BLANC » DE PAUL FORT PAR BRASSENS
Benoît de CORNULIER
Laboratoire de Linguistique de Nantes (UMR 6310), 2017
RESUME. – Dans sa chanson « Le petit cheval », Brassens est censé chanter simplement un texte du poète Paul Fort, la « Complainte du petit cheval blanc ». Pourtant, il a transformé les quatrains du poète en sixains. Ce faisant, sans doute instinctivement, il a inséré dans la strophe de Paul Fort une petite forme fixe de la tradition française orale (alors ignorée des auteurs de traités de versification), le rabé-raa.
Il est possible de lire cet article en entier :ICI
"Voici la Complainte du petit cheval blanc de Paul Fort (1913), telle qu’elle était encore éditée dans le choix de ses Ballades françaises (1963).
Rappelons que, dans un grand nombre de ses poèmes, cet auteur avait choisi de formater chacune de ses strophes en un seul alinéa métrique, en laissant au lecteur le choix, s’il le voulait, de chercher à distinguer dans chacun de ces alinéas une séquence de vers éventuellement rimés :
Le petit cheval dans le mauvais temps, qu'il avait donc du courage! C'était un petit cheval blanc, tous derrière et lui devant.
Il n'y avait jamais de beau temps dans ce pauvre paysage. Il n'y avait jamais de printemps, ni derrière ni devant.
Mais toujours il était content, menant les gars du village, à travers la pluie noire des champs, tous derrière et lui devant.
Sa voiture allait poursuivant sa belle petite queue sauvage. C'est alors qu'il était content, eux derrière et lui devant.
Mais un jour, dans le mauvais temps, un jour qu'il était si sage, il est mort par un éclair blanc, tous derrière et lui devant.
Il est mort sans voir le beau temps, qu'il avait donc du courage ! Il est mort sans voir le printemps ni derrière ni devant.
Ce formatage favorisait une lecture ou diction peu métrique, voire prosaïque ; mais la rime, et une régularité métrique au moins approximative, ont parfois incité à reformater ce texte. "