Association Encrier - Poésies

Rencontre avec Irène Aïtoff Rencontre avec Paul de Cock : Madame Arthur

Écoutez Yvette Guilbert

Écoutez Irène Aïtoff

Paroles de Madame Arthur (plusieurs variantes)

Madame Arthur est une femme


Qui fit parler, parler, parler, parler d'elle longtemps,


Sans journaux, sans rien, sans réclame


Elle eut une foule d'amants,


Chacun voulait être aimé d'elle,


Chacun la courtisait, pourquoi ?


C'est que sans être vraiment belle,


Elle avait un je ne sais quoi !


Madame Arthur est une femme


Qui fit parler, parler, parler, parler d'elle longtemps,


Sans journaux, sans rien, sans réclame


Elle eut une foule d'amants,


Madame Arthur est une femme


Qui fit parler d'elle longtemps.


Sa taille était très ordinaire,


Ses yeux petits ter mais sémillants,


Son nez retroussé, sa voix claire,


Ses pieds cambrés et frétillants


Bref, en regardant sa figure,


Rien ne vous donnait de l'émoi ;


Mais par derrière sa tournure


Promettait un je ne sais quoi !


Madame Arthur est une femme


Qui fit parler, parler, parler, parler d'elle longtemps,


Sans journaux, sans rien, sans réclame


Elle eut une foule d'amants,


Madame Arthur est une femme


Qui fit parler d'elle longtemps.


Ses amants lui restaient fidèles,


C'est elle qui les renvoyait


Elle aimait les ardeurs nouvelles,


Un vieil amour lui déplaisait


Et chacun, le chagrin dans l'âme,


De son cœur n'ayant plus l'emploi,


Disait : hélas ! une autre femme


N'aura pas son je ne sais quoi !


Il fallait la voir à la danse ;


Son entrain était sans égal


Par ses mouvements, sa prestance,


Elle était la Reine du bal


Au cavalier lui faisant face


Son pied touchait le nez, ma foi,


Chacun applaudissait sa grâce


Et surtout son je ne sais quoi !


De quoi donc vivait cette dame ?


Montrant un grand train de maison,


Courant au vaudeville, au drame,


Rien qu'à l'avant-scène dit-on


Elle voyait pour l'ordinaire


Venir son terme sans effroi,


Car alors son propriétaire


Admirait son je ne sais quoi !


Oh ! femme qui cherchez à faire


Des conquêtes matin et soir,


En vain vous passez pour vous plaire


Des heures à votre miroir,


Élégance, grâce mutine,


Regard, soupir de bon aloi,


Velours, parfums et crinoline,


Rien ne vaut un je ne sais quoi !