Écoutez James Ollivier
EXTRAIT DE « DE SILEX ET DE FEU » (CORPS ET BIENS 1930)
De Marenne à Cancale
y a un long chemin
L’ai fait à fond de cale
Sur un lit de jasmin
De Marenne à Cancale
y a de bons marins
Des solides des mâles
Et cinq doigts à leurs mains
De Marenne à Cancale
y a du sable fin
y a du vent qui hâle
La gueule des gamins
De Marenne à Cancale
Y a morts et vivants
des moribonds qui râlent
Du soleil et du vent
De Marenne à Cancale
on boit beaucoup de vin
qui donc qui nous régale
Tout le long du chemin
De Marenne à Cancale
Vogue un fameux lapin
Un fier luron sans gale
qui saoula les marins
Où donc est ma négresse
Dit le premier marin
On fit avec sa graisse
Quatre grands cierges fins
Découpée charcutée
on l’a mise en un four
Les moines l’ont mangée
Pendant quarante jours
Où donc est ma gonzesse
Dit le second marin
L’est encore à la messe
à prier tous les saints
Je lui ferai connaître
Mon saint Jean mon saint Louis
Car suis-je ou non le maître
Dans ce sacré bouis-bouis
Où donc le gui Madame
Dit le dernier marin
qui n’avait pas de femme
Et pas de bague aux mains
Le gui le gui silence
vous reviendrez un jour
à l’heure de la danse
chanter au gui l’amour