Écoutez Roland Giguère
Les heures lentes
On tourne pesamment la tête vers un nouvel horizon
et toute une vie s’appuie sur notre front
la rougeur de l’attente fait place à la douce blancheur
des pierres précieuses dans nos mains calmes
les paroles de haine meurent au bord des lèvres
et voici le silence qui couvre les bruits du lit
silence des eaux silence des yeux silence des ans
silence des uns et silence des autres
long et lent cheminement entre les haies d’aubépines
les heures se passent à séparer les fleurs des épines
fleurs d’hier épines d’aujourd’hui
épines d’aujourd’hui fleurs de demain
les heures coulent et la main doucement se resserre
sur la gorge d’un long ruisseau
mince filet de voix qu’il ne faut pas briser
mince filet de vie qu’il ne faut pas broyer
à tout prix
au prix de ne plus jamais dormir la nuit
au prix même de la vie
Roland Giguère-Les armes blanches