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A partir de cette heure je décrète que je suis affranchi des limites
et des lignes de démarcations imaginaires
J’irai où il me plaira, je serai mon propre maître, absolu et total,
J’ écouterai les autres, examinerai attentivement ce qu’ils disent,
Je m’arrêterai, observerai, accepterai, contemplerai,
Avec douceur, mais avec une volonté irrésistible, je me libèrerai
des étreintes qui voudraient me retenir.
J'aspire de grandes gorgées d'espace,
L’est et l’ouest sont à moi, et le nord et le sud sont à moi.
Je suis plus vaste et meilleur que je ne le pensais
Je ne savais pas que je contenais tant de qualités.
6
(…) A présent je ré-examine les philosophie et les reiigions,
Il se peut qu’elles fassent l’affaire dans les salles de conférences
et que pourtant qu’elles ne fassent pas du tout l’affaire sous
les vastes nuages, en face du paysage et des eaux qui s’écoulent.
C’est ici que l'on prend conscience,
C’est ici qu’un homme voit ce qu’il vaut —il comprend ici ce
qu’il porte en lui,
Le passé, l’avenir, la majesté », l’amour — si tu es absent de cela, cela est absent de toi.
Seule nourrit la semence qui est au coeur de chaque objet
Où est celui qui déchirera la cosse pour toi et pour moi?
Où est celui qui défera les stratagèmes et les enveloppes pour toi et pour moi?
C'est ici que l'on rencontre l'amitié masculine, elle n'est pas fabriquée d'avance,
elle naît à propos de chaque être,
Sais-tu ce que c'est d'être aimé par des inconnus qui te croisent?
Connais-tu le langage de ces yeux qui se tournent vers toi?
(Version française de Roger Asselineau-Whitman Feuilles d'herbep.245-247- Aubier Domaine américain bilingue-1989,édition 2009)