Association Encrier - Poésies

Rencontre avec des chansons Rencontre entre Brassens et Barbara : Oncle Archibald

Écoutez Barbara

Ô vous, les arracheurs de dents,

Tous les cafards, les charlatans,

Les prophètes,


Comptez plus sur oncle Archibald

Pour payer les violons du bal


A vos fêtes...

A vos fêtes...


En courant sus à un voleur

Qui venait de lui chiper l'heure

A sa montre,

Oncle Archibald, - coquin de sort ! -

Fit, de Sa Majesté la Mort,

La rencontre...

La rencontre...


Telle un' fille de petit' vertu

Elle arpentait le trottoir du

Cimetière,

Aguichant les homm's en troussant

Un peu plus haut qu'il n'est décent

Son suaire...

Son suaire...


Oncle Archibald, d'un ton gouailleur,

Lui dit : "Va-t-en fair' pendre ailleurs

Ton squelette ...

Fi ! des femelles décharnées !

Vive les bell's un tantinet

Rondelettes !

Rondelettes !"


Lors, montant sur ses grands chevaux,

La Mort brandit la longue faux

D'agronome

Qu'elle serrait dans son linceul,

Et faucha d'un seul coup, d'un seul,

Le bonhomme...

Le bonhomme...


Comme il n'avait pas l'air content,

Elle lui dit : "Ça fait longtemps

Que je t'aime...

Et notre hymen à tous les deux

Était prévu depuis l'jour de

Ton baptême...

Ton baptême...


"Si tu te couches entre mes bras,

Alors la vi’ te semblera

Plus facile...

Tu y seras hors de portée

Des chiens, des loups, des homm's et des

Imbéciles...

Imbéciles...


"Nul ne contestera tes droits,

Tu pourras crier : Viv' le roi !

Sans intrigue...

Si l'envi’ te prend de changer,

Tu pourras crier sans danger :

Viv' la ligue !

Viv' la ligue !


"Ton temps de dupe est révolu,

Personne ne se payera plus

Sur ta bête...

Les "Plaît-il, maître ?" auront plus cours,

Plus jamais tu n'auras à courber

La tête...

La tête...


Et mon oncle emboîta le pas

De la bell', qui ne semblait pas,

Si féroce...

Et les voilà, bras d'ssus, bras d'ssous,

Les voilà partis je n'sais où

Fair' leurs noces...

Fair' leurs noces...


Ô vous, les arracheurs de dents,

Tous les cafards, les charlatans,

Les prophètes,

Comptez plus sur oncle Archibald

Pour payer les violons du bal

A vos fêtes...

A vos fêtes.