Exilio
El destierro es redondo:
un círculo, un anillo:
le dan vuelta tus pies, cruzas la tierra,
no es tu tierra,
te despierta la luz, y no es tu luz,
la noche llega: faltan tus estrellas,
hallas hermanos: pero no es tu sangre.
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Eres como un fantasma avergonzado
de no amar más a los que tanto te aman,
y aún es tan extraño que te falten
las hostiles espinas de tu patria,
el ronco desamparo de tu pueblo,
los asuntos amargos que te esperan
y que te ladrarán desde la puerta.
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L'exil
L’exil est rond
Un cercle, un anneau :
tes pieds en font le tour, tu traverses la terre,
et ce n’est que la terre,
le jour s’éveille , et ce n’est pas le tien,
la nuit arrive : il manque tes étoiles,
tu te trouves des frères : et ce n’est pas ton sang .
Tu es comme un fantôme qui rougit
de ne pas aimer plus ceux qui t’aiment si fort,
et n’est-il pas vraiment étrange que te manquent
les épines ennemies de ta patrie,
l’âpre détresse de ton peuple,
les ennuis qui t’attendent,
et qui te montreront les dents dès le seuil de la porte …
Pablo Neruda, Chant libre d’Amérique latine, Mémorial de l’île noire, Gallimard, Paris, 1977.
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Écoutez Ricardo Reyes
Au temps de la misère, de la répression et de la trahison
« Aquellos diás, habiá un estado muy duro en mi país , era el tiempo de Pisagua, de la represión y de la traición. Yo vivía en la ilegalidad por mucho tiempo, tomando, mi posición de lucha desde ahí mismo, y luego más y más perseguido pude salir de Chile y permanecer en el destierro algunos años. »
Traduction : « En ces jours là, il y avait un gouvernement autoritaire dans mon pays, c’était l’époque de Pisagua, de la répression et de la trahison. Moi, je vivais dans l’illégalité depuis longtemps, me révoltant depuis là-bas. Puis, de plus en plus traqué, j’ai pu quitter le Chili et rester en exil pendant quelques années. »