Association Encrier - Poésies

Rencontre avec Jean Fouquet Texte de Pierre Courthion sur le Gibet de Montfaucon

Fouquet-gibet_de_Montfaucon_et_temple.jpeg Jean Fouquet-Gibet de Montfaucon

Texte de Pierre Courthion

(Pierre Courthion a rédigé notamment les textes du vingtième volume de la collection "Le goût de notre temps",intitulé Paris d'autrefois de Fouquet à Daumier, édité en 1957 chez Skira)

Il semble possible d’indiquer que le premier et célèbre gibet de Montfaucon démoli en 1760 était situé non loin des actuelles Buttes-Chaumont , sur un tertre , à l’angle des rues Louis-Blanc et de la Grange-aux-Belles .

On peut se rendre compte de sa position sur le plan de Roussel en 1731 , qui le montre en ruines avec la mention : »ancien gibet » . La pièce de terre au milieu de laquelle il a été édifié ainsi que les trois gibets qui le remplacèrent dès son abandon et avant sa démolition appartenait au chapitre de Notre-Dame .

Le nom de Montfaucon vient de ce que les faucons dévoraient sur ce mont les cadavres du gibet , construction composée de seize piliers en maçonnerie cimentée et réunis par de grosses pièces de bois transversales auxquelles se balançaient, attachées avec des chaînes de fer, les misérables dépouilles des suppliciés . Le gibet était entouré de murs , afin d’empêcher qu’on ne vînt la nuit voler les corps . Au-dessous du gibet avait été pratiqué un grand trou , sorte de charnier dans lequel tombaient les cadavres en décomposition . « Plus becquetez d’oysaultx que dez à coudre » , disait François Villon .

On a prétendu à tort , dit Gustave Lessard , dans son Dictionnaire historique de Paris , que Montfaucon fut élevé par Enguerrand de Marigny , premier ministre de Louis X le Hutin . Le gibet existait déjà au XIIIe siècle , puisqu’il en est fait mention dans le Roman de Berte aus grans piès , écrit vers 1274 par Aduès . Mais par une singularité du sort , Enguerrand de Marigny , qui avait fait reconstruire les fourches patibulaires de Montfaucon , en fut la première victime . Ayant été accusé de malversation , il fut jugé , condamné et pendu le 13 avril 1313 . Son innocence ayant été reconnue quelque temps après sa mort , le roi légua à sa famille 100 000 livres en considération de sa « grande infortune » . Le corps d’ Enguerrand de Marigny fut enlevé du gibet de Montfaucon , déposé au cimetière des Chartreux et conduit en grande pompe en l’église d’Ecouis , près les Andelys

Le document ci-dessus est un détail de l'oeuvre de Jean Fouquet(vers 1420-vers 1480)-Grandes Chroniques de France-Bibliothèque Nationale,Ms.fr.6465,foliio236 :Philippe Auguste assistant au supplice des hérétiques , partisans d'Amaury de Chartres

__Le peintre nous montre un épisode de 1210 : dix des disciples d'Amaury de Chartres,( lequel dans son Physion,fait se succéder sans survie les personnes de la Trinité), sont brûlés devant Paris.__

heretiques.jpeg

Commentaires 1

  • Mohand

    Une des nombreuses cruautés de l'interprétation sadique du christianisme, religion sensée être 'humaine' ! Les mus ont malheureusement. fait pire...