.. . ..souvenirs d'avant. . .
"Qui sommes nous ?" "D'où venons nous ?" "Où allons nous ?"
A la trinitaire question les théistes, depuis toujours, savent comment ne pas y répondre, heureux desavoir ce qu'il adviendra d'eux au dernier jour... Pour les autres ils ne savent pas qu'ils sont condamnés à l'errance dans l'infinitude de l'éternité.
La Vie est un voyage dont nous ne saurons le but qu'au dernier jour...Mais le départ nous est imposé. Nous venons d'un pays dont nous apprenons le nom tardivement que Mémoire est son nom. De ce pays nous ne savons rien sauf qu'il est peuplé des Souvenirs oubliés...
Le sfumato du Passé recèle une ligne d'horizon située au milieu du siècle, celui d'avant celui des souvenirs...Rien de plus, mais pour moi c'est suffisant pour retracer et décrire le monde de cette époque. Les seuls médias que je connaissais alors étaient la T.S.F. et le cinéma du quartier. Le poste était un imposant meuble en bois vernis avec un petit cadran lumineux pour la recherche et deux boutons : marche/arrêt et volume-son. Il crachotait, craquait et grésillai. Il restituait les deux stations écoutées par la famille: d'abord un émetteur régional qui parlait du remembrement Le second était Radio-Luxembourg qui déversait des flots de "réclames" mêlées aux chansons, ces scies d'un temps déjà lointain.
A la saison c'était six fois le jour "Petit Papa Noël"...Les "Trois cloches" étaient bien présentes. La "Môme" était vénérée par tous. Avec Tino Rossi et les Compagnons, les ondes étaient saturées. Je faisais mes devoirs sur la toile cirée de la cuisine avec ce décor sonore permanent et répétitif.
Un jour, au collège, à quatorze ans, un copain m'a parlé de Brassens et de sa chanson " 'la première fille..."une révélation pour moi, j'avais l'âge ... (encore aujourd'hui...). Plus tard ce furent Brel, Ferré et Ferrat. Toujours présents, même si les radios actuelles les oublient trop. J'allais oublier le "Fou chantant" et son chapeau vivant! et "Monsieur Cent mille volts" et ses fauteuils cassés à l'Olympia. Et Chevalier, beaucoup, dont je n'ai su que très tard qu'il devait à la Libération, lors de l'épuration, de garder son canotier ...
Et voilà, qu'en ce début d'année Trenet est revenu sur l'air de sa Folle Complainte. Retrouvé les paroles pour les partager avec vous... Ce poème est, dit-on, le plus personnel de Charles Trenet : sa jeunesse...
Le mystère neurones/s synapses fait que j'ai oublié et perdu cette complainte depuis les années quatre-vingt peut-être .
Au fait "la Mer"demeure la chanson française la plus interprétée de par le Monde. C'est bath non ?
Pour la question je propose : à "Qui sommes nous ?" : les Passagers du Temps, à "D'où venons nous ?" : d'un Pays oublié appelé "Mémoire" , et à "Où allons nous ?" : vers un pays inconnu que nous appelons Futur...
Mais , pour nous toutes et tous, c'est le Présent, il est à nous, il nous appartient et il lit nos écrits qu'il puise dans"l'Encrier" ... Ou mieux, je crois, il les feuillette . . .
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