Il avait déferlé comme une véritable armée dans son existence, qui à ce moment là, était riche de misères, pauvre d'imprévus.
Bavard, prolixe, verbeux, exubérant, « IL » était en partance pour cette contrée lointaine, qu'il n'avait jamais visité mais qu'il décrivait comme s'il y avait vu le jour.
Ce fût bref.
« A faire flamber des enfers dans « nos » yeux,
A faire jurer tous les tonnerres de Dieu »
(Je vais t'aimer – M Sardou)
Ce fût bref, mais inéluctable.
Puis, les kilomètres, les valises, les avions, les fuseaux horaires, comme il fallait s'y attendre, firent fondre la passion qui ne demandait pas d'efforts, mais l'amour si !
« Quand on a que l'amour
A s'offrir en partage
Au jour du grand voyage . . . »
(Quand on a que l'amour – J Brel)
fredonnaient-ils, souvent ensemble.
Ce 8 avril, il fait nuit noire, elle se réveille d'un bond avec une forte migraine ; le chien lui lèche les mains et sa présence la rassure.
Le téléphone sonne, sonne . . .
Des nouvelles, pourquoi demande-t-il et donne-t-il des nouvelles ?
« Mais parce que c'est un jour d'éclipse solaire ! Où je suis ? A Paris ! Juste à quelques kilomètres de Dallas et tu vois je pense à toi, à la France ; tellement ! Il est 12h23, et je vois la lune qui passe entre la Terre et le Soleil et devine . . . »
« Quand l'ombre et la lumière
Dessinent sur ton corps
Des montagnes, des forêts
Et des îles aux trésors » . . .
(Que je taime – J Hallyday)
Elle est touchée, aussitôt, elle ferme les yeux, elle l'écoute. Elle a l'esprit et le cœur soudain amidonnés.
Il a retrouvé son pouvoir, son charme.
« Maintenant, la couronne solaire forme un anneau autour de la lune sombre, lui susurre-t-il. C'est beau. »
« A faire vieillir, à faire blanchir la nuit
A faire brûler la lumière jusqu'au jour . . . »
(Je vais t'aimer – M Sardou)
Il chuchote : la lune est de miel, et elle, elle est recouverte d'hydromel, de nouveau elle l'entend.
Comme à l'accoutumée, il est intarissable : « la lune continue de parcourir le globe d'ouest en est » affirme-t-il ; « et le bord de la lune touche le bord du soleil, et le soleil décroche la lune, et le soleil est dans la lune, et il mange la lune. »
Il rit aux éclats.
Au fond de sa nuit noire à elle, elle réfléchit intensément : au moment où il la prévient que le bord de la lune quitte le soleil, elle ferme les mains.
Pourtant, il en est sûr, elle sera là lors du prochain rendez-vous qu'il suggère, un prochain 02 août, à 10h08, pendant au moins 5mn et 39s.
Parce qu'ils seront, ensemble, en Tunisie, lors de la prochaine éclipse solaire.
Parce qu'ils contempleront ensemble, en souvenir de leur première échappée belle, le port et les plages de la Madhia, avec les chalutiers et les lamparos.
Mais, elle s'éclipse !
« Laissez glisser - Papier glacé -
Les sentiments - Papier collant -
Ça impressionne - Papier carbone -''
Mais c'est du vent »
(S Gainsbourg – chanté par Régine)
Commentaires 2
Il était une fois....... ou ???????????? c'est un beau roman, c'est une belle histoire ???????????? où chacun peut imaginer une suite car il n'y a pas de fin. Oui l'histoire n'est pas finie...l'avenir le dira peut-être.
Histoire qui a du charme : il sait y faire, le monsieur de l'éclipse, le romantisme est là, les souvenirs de charme; les mythes soleil-lune aussi ...
Tout cela est charmant, mais la narratrice à l'air de connaître la chanson ; va-t-elle y succomber à nouveau ?