Depuis qu’elle est allée en vacances dans la presqu’ile de Crozon, Natacha s’intéresse aux pierres . Voilà pourquoi.
Quelqu’un lui a parlé des filonets d’améthyste qui pullulent alentour dans des blocs rocheux tombés sur la grève depuis les falaises attaquées par les vagues.
Elle a essayé d’en trouver, mais sans succès .
Mais un jour qu’elle est allée jusqu’aux Tas de Pois aux si jolis noms , elle a pu acheter un beau morceau d’améthyste à un petit breton qui se faisait ainsi de l’argent de poche ( maintenant, il risquerait une amende car tout ramassage de ces pierres est interdit!).
Depuis, Natacha se fabrique une petite collection :
— Lors d’un voyage en Espagne, passant à Puigcerda, elle s’est offert un morceau de stalactite (tite et pas mite, explique-t-elle à sa soeur, car il a un trou en son centre pour laisser passer l’eau qui tombe de la voûte!); son regret est d’ignorer le nom de la grotte d'où il provient …
Natacha préfère de loin les pierres qu’elle trouve elle-même dans la nature .
— ainsi , dans les Pyrénées, l’an passé, elle a déniché dans un petit torrent une pierre constituée de roches de duretés et de couleurs différentes : avec l’érosion, la pierre, quand on la place verticalement , figure une falaise et elle a, à sa base , une zone jaune du plus bel effet ; Natacha est fière de sa trouvaille.
— Une autre , ramassée à Stang-Ar-Liou - une petite plage bretonne non loin de Plouhinec - lui plait beaucoup . C’est pourtant un simple galet mais en forme de coeur : que de bons souvenirs de baignades en famille il lui rappelle: elle revoit, à mer haute, les vagues qui arrivent jusqu’au remblai d’une petite voie ferrée désaffectée ,que de rires alors !
Ce matin , Natacha sort du camping et se rend à la plage, l’air est vif, une petite brise souffle, le soleil est de la partie : chemin faisant , elle gratte dans le sable des deux côtés de la piste, à l’affût de découvertes. Et voilà qu’elle trouve un gros silex taillé dont la forme et la couleur lui plaisent . elle range la pierre dans son sac à dos sans se poser de questions; cette pierre ,pense-t-elle, ne déparera pas sa collection.
À midi , rentrée, Natacha montre le silex à son grand-père qui s’exclame :
— Oh! c’est une pierre préhistorique; elle a été fabriquée par un de nos ancêtres il y a des milliers d’années; c’est un grattoir, un outil qui leur permettait de préparer les peaux de bêtes qui leur servaient après d’habits . Regarde, voilà comment ils la tenaient dans leur main!
Natacha , émue, caresse le grattoir , puis le place dans sa main . Plein de questions courent dans sa tête .
Demain , elle se promet de faire des essais : qu’est-ce qu’elle pourra bien gratter ?
Commentaires 1
la préhistoire continue de fasciner. découvrir un outil tellement indispensable à l'homme à ce moment là, ramené au monde moderne, les ordinateurs etc.. cela semble si futile; " quoi donc gratter avec ça"
au milieu de la collection de pierres, celui-ci prendra encore plus d'importance en sachant qu'il y a des milliers d'années, d'autres mains ont taillés cette pierre pour en faire un outil si précieux et utile au quotidien.