Le lilas est fleuri .
L’air embaume
Les bambous frémissent au gré du vent
Les violettes sauvages se sont multipliées
La glycine , encore dépouillée , développe ses grappes mauves
Les fougères déroulent peu à peu leurs plumets
Le gazon , parsemé de pâquerettes, se met à pousser dru
Le rosier Ronsard s’apprête à fleurir; les pucerons envahissent les boutons
Le chat gris du voisin , toujours aussi sauvage , vient nous saluer , queue en panache
Un merle effronté au bec jaune cherche des vers
Les ramiers roucoulent puis nous survolent
Trilles des autres oiseaux
L' hiver est gommé : le printemps est là
Commentaires 4
Printemps-été-automne-hiver-printemps: cycle d'émerveillement de l'ordinaire.
En ces temps misérables de confinement , garder l'espoir , certes :
mais je tombe sur cet alexandrin de Baudelaire , extrait du poème Le goût du néant ,des Fleurs du mal :
Le Printemps adorable a perdu son odeur !
qui exprime , hélas , l'air du temps actuel.
Merci
Tu es sûr, ce n'est pas dans les paradis artificiels???
Sinon, à demeure il est possible aussi de trouver henri de régnier avec son jardin mouillé
LE JARDIN MOUILLÉ
La croisée est ouverte ; il pleut
Comme minutieusement,
A petit bruit et peu à peu,
Sur le jardin frais et dormant,
Feuille à feuille, la pluie éveille
L’arbre poudreux qu’elle verdit ;
Au mur, on dirait que la treille
S’étire d’un geste engourdi.
L’herbe frémit, le gravier tiède
Crépite et l’on croirait là-bas
Entendre sur le sable et l’herbe
Comme d’imperceptibles pas.
Le jardin chuchote et tressaille,
Furtif et confidentiel ;
L’averse semble maille à maille
Tisser la terre avec le ciel.
Il pleut, et, les yeux clos, j’écoute,
De toute sa pluie à la fois,
Le jardin mouillé qui s’égoutte
Dans l’ombre que j’ai faite en moi.
Merci pour ce poème aux images simples et évocatrices