Encrier 87

CHIENNE DE VIE

La dernière fois qu’on l’avait vue dans le quartier c’était un matin de la semaine, elle sortait ses deux chiens, on était sûr de ça car le plus petit de ses deux chiens porte toujours un chapeau sur la tête.

La voisine était formelle, depuis, plus personne et aucun commerçant ne l’avait revue.

Sa disparition a été signalée par son mari le soir même.

L’inspecteur s’était rendu au domicile, suivi de policiers chargés de trouver des indices.

Aucune trace de sang, de bagarre, d’objets cassés , mais un mari secoué, parlant peu, et deux empreintes de main sur le mur bien visibles en descendant au garage.

Au commissariat, les questions fusent ; le mari ne comprend pas, l’inspecteur s ‘énerve , le mari bafouille.

— Avait-elle une voiture?

— Non

— Pourquoi est-elle passée par le garage ?

— Je ne sais pas; ce ne sont peut-être pas ses mains.

— Nous le saurons très vite; surtout ne quittez pas votre domicile.

— Retrouvez-la au plus vite , inspecteur!

— Nous allons faire de notre mieux.

Quelques jours plus tard, deux chiens errants ont été signalés à la police, mais aucun des deux chiens ne portait de chapeau…

Les résultats d’ADN sont tombés au moment où l’inspecteur repassait son pantalon : il adore repasser depuis qu’il est petit, ça lui permet de réfléchir. Il avale ses trois cafés.

Il dort mal; cette disparition l’inquiète, il est persuadé que le mari lui cache bien des choses. Il va l’asticoter celui-là, il ne va pas se gêner.

D’ailleurs son co-équipier vient d’arriver : ça klaxonne en bas de chez lui.

Ils foncent chez le mari .

— Nous allons creuser dans le garage : ce sont bien les traces de mains de votre femme.

— Arrêtez tout inspecteur!! Ma fille vient de téléphoner : elle est chez elle avec ses deux chiens

……………

— Pourquoi les mains, alors?

— Je ne lui ai pas posé la question; j’ai peur que c’était un signe d’ADIEU .