Ils se sont rencontrés par hasard, chacun confessant tout de suite à l’autre qu’il voulait grandir.
Elle ne veut plus CES BROUILLARDS DE TRISTESSE QUI TOMBENT TOUJOURS SUR SES ESPOIRS , elle veut trouver le pays où la lumière éclaire sans éblouir, sans déformer sa vérité à elle, le pays où la nuit apaise, où les chemins sont pavés de cailloux qui s’offrent pour être cueillis comme des fleurs de printemps ou comme des mots justes.
Lui aussi veut grandir, il n’en dira pas plus.
Elle le croit, comme elle a toujours cru ceux qui lui ont dit « je t'aime » .
Elle lui tend sa main suppliante, il s’en saisit et c’est ensemble que l’aventure commence. Enfin elle se sent comprise, encouragée même à aller de l’avant, depuis le temps qu’elle l’attendait ce compagnon de route!
Et comme les autres avant, très vite, il s’installe sur ses épaules pour voir plus loin, il lui demande même de se grandir, de s’étirer pour que sa visibilité à lui soit plus large et comme les autres depuis l’enfance, il ne se préoccupe pas d’elle qui étouffe sous le poids du fardeau. Et comme toujours, elle s’exécute , elle a tellement besoin d’être légitimée. Comme enfant, elle rampe sur la route tant la charge est lourde, les genoux en sang comme autrefois .
Mais pour la première fois, elle comprend qu' elle a repris le chemin de l’enfance, celui qu' elle connaît par coeur, qu’elle n’arrive jamais à éviter, celui dans lequel mille fois déjà elle s’est embourbée .
La vie coule inexorablement comme la rivière et ce jour-là, elle emporte avec elle, sans faire de bruit, le mot soumission qui disparaît dans ses eaux tranquilles.
Alors un hurlement NON, PLUS JAMAIS ÇA et l’écho qui répète comme la mère, le père ,l’ami qui encourage NON, PLUS JAMAIS ÇA . Une violence à faire trembler les dieux de l’olympe et l’animal en elle, dans un ultime effort se cabre à mort … et l’autre, pesant sur ses épaules perd l’équilibre et …Elle, on la rencontre parfois, sur le chemin des mots qui parlent ; quant à lui ...
