Avancer sur le chemin, mais masqué, parce qu' il ne doit pas l’emprunter ce chemin buissonnier, chemin où il pose ses pas, et celui où il pose ses mots. Enfant, si l’envie de désobéir le prenait, il se ressaisissait toujours au nom de l’obéissance et de ce qu’il croyait être l’amour ! Il avait intégré les limites à ne jamais franchir, les limites au dire, les limites au faire, attention à l’égarement qui rôde!
Alors ne pas se plaindre, de pas médire , ne pas critiquer, ne pas fréquenter le tout- venant …
Jusqu’à ce jour, la boussole offerte pour sa communion et le guide du savoir-vivre pour ses 20 ans ont toujours dirigé sa vie et ma foi, jusqu’à ce jour , il ne s’en est pas plaint ; jusqu’à ce jour, il s’est toujours rattrapé au moment où ses pas, où ses mots voulaient l’embarquer vers un inconnu inconnu !
Mais là, au détour d’une promenade, il a rencontré ce petit chemin inattendu, masqué sous de folles herbes immenses, abandonné depuis des lustres. Le sentier semblait le convier à l’aventure et l’envie d’aller découvrir où il pouvait le conduire l’a embarqué , avec une fureur qu’il ne se connaissait pas; il s’est mis alors à débroussailler, il s’est griffé les mains, les jambes, le visage même, habité par un besoin irrépressible .
Au bout du chemin, la vue... une fenêtre sur la vie!
Une fulgurante émotion dans son corps…il était le premier homme…
Fort de cette éblouissante expérience, il a souhaité la partager avec d’autres .
Ensemble, ils ont osé les pas, ils ont osé les mots hors des clous; ils ont débroussaillé ce qui pesait sur le coeur, ce qui engourdissait les jambes.
Quand l’un faiblissait , les autres l’encourageaient à avancer, à oser .
Mais ça c’était avant; depuis plus d’un an, la vie est devenue virtuelle.
Ensemble, plus de promenades , plus de réunions, plus de thés, plus de sourires, plus de larmes, plus d’engueulades, plus de rires, plus d’embrassades, plus de bruit, plus de sons...
Il ne reste plus que les écrits muets et ...heureusement les mots en retour pour essayer de faire encore équipe !