Chatouiller le destin.
Le faire baver de ces heures grasses sans se sentir coupable .
Elle , retraitée depuis 35 ans , lui jeune depuis si longtemps . Leur point commun .
La même paresse , celle au panel tranquille , en apparence faire tout de son temps . Se prendre au tourbillon des vagues intrépides passées , être des heures à se souvenir à remarquer , et le bruit des vaguelettes qui reprennent le large qui reprennent envies et espoirs à venir .
Se réjouir d’une recette facile et impeccable , le bouquet sur la table est défraîchit dans deux heures je les attends , le refaire .
Ils viendront ils seront là , les enfants les copains , le repas sera la plus belle expérience de la semaine , faire en sorte s’appliquer au mieux . Comme si . L’inutile est le plus grand domaine de l’extension de soi . Qui le voit . Ces petits riens , ces petites choses de l’ intérieur , les défis , les dilemmes , le temps des vrais observations , et les mille et une gène face à des tonnes de questions .
Prendre le souffle pour en sauter des lignes , garder la foi , le moral et surtout nourrir l’estime de soi . Recycler les ratés . Trouver la force et encore se lever .
L’oisiveté est une reine trônant le ridicule du brillant en une poussière prise au noir de cet enfermement .
La pause de se demander . Le coût réel de ne plus faire semblant . Être sans avoir appris , se rencontrer et si l’oreille est dur , elle nous gratte sous l’oreiller . Tard .
Ne rien faire c’est avoir le loisir de se voir , parfois pour la première fois .
L’ armoire des bouquins et des albums , tomber sur eux , croiser regard ouvrir refermer yeux mouillés .
Il est 26 heures . La pire . Seule avec . Chercher réponses .. . Pas la bible pas Robert pas de page ni stylo , prendre l’air , sortir en terrasse , tiens le voici , le voilà de nouveau , savourer un café en terrasse .. . Ils sont l’un pas loin de l’autre . Elle a pris un thé au jasmin , il a pris un grand café avec un verre de lait
. Sa chemise est repassée , son rouge aux baumes est de sortie , elle , ravissante , lui , demande la permission de fumer .
Pas pimbêche lui en demande une , s’installe avec son livre tout frais acheté .
Qui va la consoler c’est le titre du bouquin , et les sourires pleuvent sur la terrasse d’une vieille et d’un jeune bien plus heureux qu’embarrassé .