La vague
Amère et noire, la vague
S’enroule en écume,
Vient, butée, têtue,
Sur l’enrochement impassible.
Les rouleaux en troupeaux
Compacts, inlassables mais déjà vaincus
Balaient le sable
Et meurent sur les pieds nus.
Les goélands, immatures et moqueurs
Hurlent au reflux
Et coiffent sous leurs ailes
Les déferlantes assoiffées.
Indolent le varech s’arrache au récif,
S’amoncelle en glissant,
Et se dépose en langues
Sur les brisures de coquillages.
A la nuit les embruns
Ont des larmes salées,
Brouillent les lumières du port
Et font disparaitre la jetée.
La mer ayant parlé, la terre s‘est tue,
Le vent, la nuit et le diable ont eu le dernier mot.