1
C’est quand la lumière s’éteint que la vérité éclate .
C’est comme si on appuyait sur le même bouton pour faire disparaître l’un et faire apparaître l’autre .
C’est comme si tout était plus clair dans le noir .
La lumière est magicienne , elle te laisse croire que tout va s’arranger , que ce n’est pas si grave que ça .
Ton ventre , dans le noir, ne dit pas la même chose : il a peur et le dit tout de suite .
Tout s’enchaîne très vite ; une nuit blanche s’installe ; nuage noir dans ton ciel de lit .
Eh oui t’es bien toute seule ; t’as beau chercher à droite et à gauche , personne , à part des draps qui finissent par t’emprisonner , te serrer.
Des moments de nuit s’émiettent , s’éparpillent comme le ferait une lampe idiote coiffée d’un vilain abat-jour .
Ta seule certitude est cette solitude qui va qui vient comme une étoile tonitruante, que les scientifiques ont depuis longtemps répertoriée car elle est toute seule au beau milieu du ciel ; elle a beau briller , aucune autre s’en approche.
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2
Quelle désolation vestimentaire :
des élastiques usés qui pètent
des trous trop grands
des boutons partis, perdus
des fermetures béantes
des pantalons à bout , lustrés
des joggings de misère
Et pourtant , je partage sa vie .
On dit bien qu’un chagrin se partage comme un caleçon lustré ,
mais que savent-ils de l’amour maternel ?