Sur ce qu'est la saudade , voir le billet :ICI Saudoso Saudoso já deste verão que veio, / Nostalgique déjà de l’été que je vois , Lágrimas para as flores dele emprego / Sur ses fleurs je verse des pleurs que je puise Na lembrança invertida / Dans le souvenir à l’envers De quando hei de perdê-las. / Du temps où j’aurai à les perdre . Transpostos os portais irreparáveis / Franchis les irréparables
Je crois au monde comme à une marguerite Parce que je le vois. Mais je ne pense pas à lui Parce que penser, c'est ne pas comprendre... Le monde ne s'est pas fait pour que nous pensions à lui (Penser, c'est être dérangé des yeux) Mais pour que nous le regardions et en tombions d'accord... Moi je n'ai pas de philosophie : j'ai des sens... Si je parle de la Nature ce n'est pas que je sache ce qu'elle
Écoutez Eric Fabre (au Théâtre de la Passerelle de Limoges les 12 et 13 janvier 2012) (autre traduction) Lecteur audio intégré Le gardeur de troupeaux Je n’ai jamais gardé des troupeaux, Mais c’est tout comme si j’en avais gardé. Mon âme est comme un berger, Elle connaît le vent et le soleil Et elle va guidée par la main des Saisons Toute à suivre et à regarder. —————————— La paix entière de la
Sur la berge de ce fleuve ou sur la berge de cet autre mes jours se suivent à la file . Rien ne me retient ou ne me presse , rien ne me fait ni chaud ni froid . ——————— Je m’occupe à voir ce que fait le fleuve , quand il ne fait rien . Je vois sur son cours le sillage indéfiniment étiré de ce que derrière il a laissé . ———————— Et tandis que je vois , je médite , non point sur le fleuve qui passe
Écoutez Lecteur audio intégré Cavaleiro monge Do vale à montanha,/Du val aux montagnes Da montanha ao monte,/
Des montagnes aux monts Cavalo de sombra,/Cheval sombre Cavaleiro monge,/
Moine chevalier Por casas, por prados,/Par maisons et par landes, Por quinta e por fonte,/Par domaines et par sources, Caminhais aliados./Unis, vous cheminez ———— Do vale à montanha,/Du val aux montagnes Da montanha
Aniversário No TEMPO em que festejavam o dia dos meus anos, Eu era feliz e ninguém estava morto. Na casa antiga, até eu fazer anos era uma tradição de há séculos, E a alegria de todos, e a minha, estava certa com uma religião qualquer. :::::::::::: Du temps où l’on fêtait mon anniversaire, J’étais heureux et personne n’était mort. Dans ma vieille maison, même célébrer ma naissance relevait d’une
AJOURNEMENT Après-demain, oui, seulement après-demain… Je passerai la journée de demain à penser à après-demain, Et ainsi ce sera possible ; mais pas aujourd’hui… Non, aujourd’hui, rien ; aujourd’hui je ne peux pas. La persistance confuse de ma subjectivité objective Entrecoupée par le sommeil de ma vie réelle, La fatigue anticipée et infinie, Une fatigue de fin-du-monde pour attraper un tramway…
« Joins les mains, place les entre les miennes et écoute-moi, ô mon amour. Ce que je veux te dire, c’est, d’une voix douce et berceuse comme celle d’un confesseur distillant ses conseils, combien le désir d’obtenir est en deçà de ce que nous obtenons. Je veux réciter, ma voix mêlée à ton esprit attentif, la litanie de la désespérance. Il n’est aucune œuvre, d’aucun artiste, qui n’aurait pu être
Note de Pessoa à propos de ce poème ,note publiée en 1960 pour le première fois : ….. J’ai construit en moi divers personnages distincts entre eux et de moi-même , personnages auxquels j’ai attribué des poèmes divers qui ne sont pas ceux que , étant donné mes sentiments et mes idées , j’écrirais . C’est ainsi que doivent être considérés ces poèmes de Caiero , ceux de Ricardo Reis et ceux d’Alvaro
Je croise les bras sur la table, je pose la tête entre les bras, il faudrait vouloir pleurer, mais je ne sais pas provoquer les larmes... J'ai beau m'efforcer à m'apitoyer sur moi-même, je ne pleure pas, j'ai l'âme lezardée sous l'index ployé qui la touche... Qu'adviendra-t'il de moi? qu'adviendra-t'il de moi? ———————————————— On a chassé le bouffon du palais à coups de fouet, sans raison, on a
Je porte dans mon coeur comme un coffre impossible à fermer tant il est plein, tous les lieux que j'ai hantés, tous les ports où j'ai abordé, tous les paysages que j'ai vu par des fenêtres ou des hublots, ou des dunettes en rêvant, et tout cela, qui n'est pas peu, est infime au regard de mon désir. ——————————— L'entrée de Singapour, au petit jour, de couleur verte, le corail des Maldives dans la
Écoutez Bureau de Tabac BUREAU DE TABAC Je ne suis rien Jamais je ne serai rien. Je ne puis vouloir être rien. Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde. Fenêtres de ma chambre, de ma chambre dans la fourmilière humaine unité ignorée (et si l’on savait ce qu’elle est, que saurait-on de plus ?), vous donnez sur le mystère d’une rue au va-et-vient continuel, sur une rue inaccessible à
Bernardo Soares ,semi-hétéronyme de Fernando Pessoa, à la différence des autres hétéronymes de Pessoa n'a ni date de naissance , ni date de décès ;aide-comptable à Lisbonne, dans une maison d'import-export de tissus , il mena une vie très modeste. Il a toujours rêvé de Samarcande et est l'auteur d'un journal lyrique et métaphysique "Livro do desasssossego" ( Livre de l'intranquillité ou
PRÉSENTATION du MARIN : ÉDITIONS JOSÉ CORTI texte du site : www.jose-corti.fr/le marin pessoa Le Marin, drame de Fernando Pessoa. Drame statique Traduit par Bernard Sesé- éd. bilingue - 72 pages - 1988 - 10,67 € RÉSUMÉ “Pourquoi est-ce que l’unique chose réelle dans tout cela ce ne serait pas le marin, et nous, et tout ce qui est ici, seulement un de ses rêves ?” (p.55) En quête d’une
DACTYLOGRAPHIE De Alvaro de Campos 19 décembre 1933. Tout seul, dans mon bureau d’ingénieur, je trace le plan, je signe le devis, en ce lieu isolé, éloigné de tout – et de moi-même. ————————————————— Auprès de moi, accompagnement banalement sinistre, Le tic-tac crépitant des machines à écrire. Quelle nausée de la vie ! Quelle abjection, cette régularité… Quel sommeil, cette façon d’être…
Dizem On le dit Dizem?
Esquecem.
Não dizem ? On le dit ? On l’oublie. Ne le dit ? L’aurait dit. Fazem? Fatal. Não fazem?
Igual. On le fait ? C’est fatal Ne le fait ? C’est égal. Por quê
Esperar ?
Tudo é
Sonhar. Pourquoi donc Espérer ? Car tout n’est Que rêver. Fernando Pessoa
Écoutez Lecteur audio intégré IX Je suis un gardeur de troupeaux. Mon troupeau ce sont mes pensées Et mes pensées sont toutes des sensations. Je pense avec les yeux et avec les oreilles Et avec les mains et les pieds Et avec le nez et la bouche. Penser une fleur c’est la voir et la sentir Et manger un fruit c’est en savourer le sens. C’est pourquoi par un jour de chaleur Si tant de jouissance
Extrait 1 Comme tous les grands passionnés, j'adore ce délice de se perdre soi-même où l'on souffre intégralement le plaisir de s'abandonner. Et c'est ainsi que, bien souvent, j'écris sans vouloir penser, pris dans une rêverie tout extérieure, laissant les mots me cajoler, comme un enfant porté dans leurs bras. Ce sont alors des phrases dénuées de sens, qui coulent, avec la fluidité d'eaux
Ajourne toute chose. On ne doit jamais faire aujourd’hui ce qu’on peut aussi bien négliger de faire demain. Il n’est même pas besoin de faire quoi que ce soit, ni aujourd’hui ni demain. Ne pense jamais à ce que tu vas faire. Ne le fais pas. Vis ta vie. Ne sois pas vécu par elle. Dans la vérité et dans l’erreur, dans le plaisir et dans l’ennui, sois ton être véritable. Tu n’y parviendras qu’en
Si je pouvais croquer la terre entière et lui trouver un goût, j'en serais plus heureux un instant… Mais ce n'est pas toujours que je veux être heureux. Il faut être malheureux de temps à autre afin de pouvoir être naturel… D'ailleurs il ne fait pas tous les jours soleil, et la pluie, si elle vient à manquer très fort, on l'appelle. C'est pourquoi je prend le malheur avec le bonheur,
Poème XXIV de"le gardien de troupeaux" (Alberto Caiero ) Ce que nous voyons des choses , ce sont les choses Pourquoi verrions-nous une chose s'il y en avait une autre ? Pourquoi le fait de voir et d'entendre serait-il une illusion, Si voir et entendre c'est vraiment voir et entendre ? L'essentiel c'est qu'on sache voir , Qu'on sache voir sans se mettre à penser , Qu'on sache voir