PARIS, MON MAQUIS
Écoutez le texte hongrois
PÀRIS , AZ ÉN BAKONYOM
Megállok lihegve: Páris, Páris,
Ember-sűrűs, gigászi vadon.
Pandur-hada a szájas Dunának
Vághat utánam:
Vár a Szajna s elrejt a Bakony.
Nagy az én bűnöm: a lelkem.
Bűnöm, hogy messzelátok és merek.
Hitszegő vagyok Álmos fajából
S máglyára vinne
Egy Irán-szagú, szittya sereg.
Jöhetnek: Páris szivén fekszem,
Rejtve, kábultan és szabadon.
Hunnia új szegénylegényét
Őrzi nevetve
S beszórja virággal a Bakony.
Itt halok meg, nem a Dunánál.
Szemem nem zárják le csúf kezek.
Hív majd a Szajna s egy csöndes éjen
Valami nagy-nagy,
Bús semmiségbe beleveszek.
Vihar sikonghat, haraszt zörrenhet,
Tisza kiönthet a magyar síkon:
Engem borít erdők erdője
S halottan is rejt
Hű Bakony-erdőm, nagy Párisom.
Traduction de Armand Robin
Je fais halte, haletant : ô Paris, Paris,
Broussailles humaines, fourré géant.
La horde de sbires du Danube braillard,
On peut la lancer après moi :
La Seine m'attend, le Maquis m'est abri.
Immense est mon péché : mon péché c'est mon âme.
Mon péché, c'est de voir lointainement, d'oser.
Je suis un renégat de la race d'Almos,
Au bûcher voudrait me porter,
Puante d'Iran, une armée scythe.
Qu'ils viennent : sur le coeur de Paris je suis blotti,
Tapi, abasourdi et libre, si libre.
Le dernier réfractaire venu de la Hongrie
Est gardé par le Maquis rieur
Qui l'abrite en le jonchant de fleurs.
Ici j'aurai ma mort et non sur le Danube.
Mes yeux ne seront pas fermés par des mains laides.
Un soir la Seine m'appellera : par une nuit muette,
Dans quelque grand, quelque géant néant,
Dans un sombre néant je sombrerai .
La tempête peut crier, la broussaille crisser,
La Tisza déferler sur la plaine hongroise,
Moi j'ai pour me couvrir la forêt des forêts,
Même mort je resterai caché
Par mon fidèle taillis-Maquis, mon immense Paris.
André Ady / Traduction de Armand Robin