Écoutez Pierre Dux
Écoutez Lionel Mazari
Sur le printemps de ma jeunesse folle,
Je ressemblais l'hirondelle qui vole,
Puis ça, puis là ; l'âge me conduisait
Sans peur ni soin ou le coeur me disait.
En la forêt (sans la crainte des loups)
Je m'en allais souvent cueillir le houx,
(Pour faire glu à prendre oiseaux ramages
Tous différents de chants et de plumages ;
Ou me soulois pour les prendre entremettre
À faire bries ou cages pour les mettre ;
Ou transnouais les rivières profondes,
Ou renforçais, sur le genou les frondes.
Puis d'en tirer droit et loin j'apprenais
Pour chasser loups ou abattre des noix.)
Ô quantes fois aux arbres grimpé j'ai,
Pour dénicher ou la pie ou le geai,
Ou pour jeter des fruits jà mûrs et beaux
À mes compaings, qui tendaient leurs chapeaux.
Combien de fois aux montagnes allais,
Combien de fois aux fosses dévalais,
Pour trouver là les gîtes des fouines,
Des hérissons, ou des blanches hermines ;
Ou, pas à pas, le long des buissonnets,
Allais cherchant les nids des chardonnets ,
Ou des serins, des pinsons ou linottes.
Déjà comme eux je faisais quelques notes
De chant rustique, et dessous les ormeaux,
Quasi enfant, sonnais des chalumeaux. ...
Clément Marot - Églogue au Roi
Commentaires 2
Il me souviens d’avoir appris par coeur cette poésie de Clément Marot (à partir de « O quantes fois aux arbres grimpé j’ai ») à l’école communale du village de Périgné dans les Deux-Sèvres. C’était au premier trimestre de l’année scolaire 1952-1953 et je venais d’avoir sept ans !
En écrivant cela j’ai l’impression de parler de quelqu’un d’autre ayant vécu dans un autre pays.
Heureusement le smartphone a remplacé cet enseignement désuet autant qu’inutile...
O tempra, O mores
Merci pour votre commentaire.
Soixante -dix ans après, vous vous souvenez de ce poème de Marot : je ne trouverais pas inutile que ce poème soit donné à apprendre aux élèves du primaire ....