La planète malade
Je ne sais pas ce qui se passe,
Dit la Terre : j’ai mal au cœur !
Ai-je trop tourné dans l’espace
Ou bu trop d’amères liqueurs ?
Les boues rouges, les pluies acides,
Le vert-de-gris dans l’or du Rhin,
Les défoliants, les pesticides,
N’en voilà des poisons malins !
C’est si fort que j’en perds la boule,
J’en ai les pôles de travers,
Ma tête à tant rouler se saoule :
Je vois l’univers à l’envers !
Je songe à ma rondeur de pomme
Dans le commencement des temps,
Juste avant que la dent de l’homme
Ne vienne se planter dedans.
J’étais rouge et bleue, j’étais verte :
Air pur, eau pure, oh ! mes enfants !
La vie partout, la vie offerte
A profusion, le cœur battant !
Puis vint la guerre : chasse à l’homme.
Puis vint la chasse : guerre à la bête.
A bas l’oiseau ! Mort à l’énorme !
Il faut mettre au pas la planète !
A présent, la chimie me ronge.
Je compte mes baleines bleues,
Mes pandas, mes oiseaux de songe
Qui ferment un à un les yeux.
Au secours, les enfants des hommes !
Le printemps perd son goût de miel.
Redonnez sa fraîcheur de pomme
A la terre, fruit du soleil !
Marc Alyn, Compagnons de la marjolaine, Ed. de l’Atelier, 1986-Pages 92-93
Commentaires 3
Bonjour, j'aimerais savoir à quelle page se trouve ce poème dans le recueil "Compagnons de la Marjolaine"?
Merci d'avance
Merci pour votre visite.
Je n'ai pas la réponse pour le moment.
Je vais essayer de la trouver : je viens de voir qu'il y a un exemplaire du livre à la bibliothèque ; à ma prochaine visite, je vais tenter de trouver la réponse à votre question;
J’ai pu consulter le livre « Compagnons de la Marjolaine » : le poème de Marc Alyn y figure pages 92 -93
(Le livre, en bon état, n’est pourtant pas empruntable; la bibliothécaire est allée le chercher en réserve; elle m’a dit qu'il n'est pas empruntable parce que ce livre n’est plus édité !)