Écoutez JL. Trintignant (1960)
Poésie
Tout le ciel tout le ciel
et toutes ces fumées les oiseaux et les feux
les cris et le corail
les longs corps de la mer ses bouches de vertige
Tout cela peut germer si tu veux dans ton coeur
Ce qui meurt dans la nuit et ce qui vit de voir
les colombes de l’aube et les candeurs du soir
ce qui n’existe pas ce qui bout sous la terre
et les confettis blancs des fêtes du mystère
ce qui est infini comme un souvenir
les pays plus soyeux d'exister quelque part
et d'être cent chemins pour nos pas affamés
les mots qu'on ne murmure qu'au soleil du sommeil
tout peut t'appartenir
comme la pluie détient le pouvoir de pourrir et lui donner la vie
car le mot vaut la fleur pour le parfum
et l’or pour donner au caillou , l’esprit , sa destinée
Mais je te vois sourire en caressant ma page d'un regard
comme on fait d’une proie , une femme
te voilà prise au coeur engluée jusqu’au sang
de nouvelles étoiles s’allument dans ton ciel
leur brillant te condamne à lumière forcée
à nourrir du meilleur de toi-même ces images
jusqu’au grand coup de vent qui mèlera tes veines