The Life With a Hole in It
When I throw back my head and howl
People (women mostly) say
But you've always done what you want,
You always get your own way
- A perfectly vile and foul
Inversion of all that's been.
What the old ratbags mean
Is I've never done what I don't.
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So the shit in the shuttered chateau
Who does his five hundred words
Then parts out the rest of the day
Between bathing and booze and birds
Is far off as ever, but so
Is that spectacled schoolteaching sod
(Six kids, and the wife in pod,
And her parents coming to stay) . . .
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Life is an immobile, locked,
Three-handed struggle between
Your wants, the world's for you, and (worse)
The unbeatable slow machine
That brings what you'll get. Blocked,
They strain round a hollow stasis
Of havings-to, fear, faces.
Days sift down it constantly. Years.
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La vie avec un trou dedans
Quand je rejette ma tête en arrière et hurle ,
Les gens (les femmes surtout) disent
Mais tu as toujours fait ce que tu as voulu,
C’est toujours toi qui décides
- Une inversion parfaitement exécrable
Et répugnante de tout ce qui a été.
Ce que les vieilles peaux veulent dire
C’est que je n'ai jamais fait c’que j’fais pas .
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Et donc le salaud bien au chaud dans son château
Qui écrit ses cinq cents mots
Puis partage le reste de la journée
Entre la piscine , l’apéro et les pépées
Reste toujours hors de portée, mais tout autant
Cet enfoiré d’instituteur à lunettes
(Six gosses, et sa femme en cloque,
Et ses parents à elle qui viennent s’installer). . .
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La vie est une lutte à trois,
Immobile et verrouillée, entre
Combat à trois mains entre
Tes visées, celle du monde à ton égard , et (pire)
La lente et invincible machine
Qui apporte ce que tu auras. Bloqués,
Les trois peinent autour d’une vaine congestion
D’obligations, de craintes, de visages.
Les jours filtrent à travers ça constamment. Les années.
Traduction de Guy Le Gaufey avec la collaboration de Denis Hirson .
Pages 161 de La vie avec un trou dedans éditions Thierry Marchaisse, octobre 2011