un vol d'oiseaux fonce sur la vallée
d'une bourrasque du ciel
d'un gros orage lenticulaire
l’escadrille surgit
il y a un énorme blanc
dessus
dessous
de côté
partout
le blanc du deuil
des arbres affairés cherchent leurs branches arrachées qui éclatent
des arbres affolés
des arbres comme des systèmes nerveux ensanglantés
mais pas d'êtres humains dans ce drame
l'homme modeste ne dit pas je suis malheureux
l'homme modeste ne dit pas
nous souffrons
les nôtres meurent
le peuple est sans abri
il dit nos arbres souffrent
Extrait de lecture par Henri Michaux de huit lithographies de Zao Wou-Ki , Paris éditions Euros et Robert. Godet, 1950