Une chanson du 19ème siècle retrouvée par Claude Duneton (1935-2012) et chantée par Christian Paccoud (sur l'air des Hirondelles de Béranger)
Le front ceint de myrtes et de lierre,
Chantez, contentez vos désirs,
Le temps d'une main cavalière
Escompte déjà nos plaisirs.
Du destin l’immuable clarté
De mourir m'a dicté la loi,
Mais s’il faut qu'avant vous je parte,
Oh i mes amis ne pleurez pas sur moi.
Qu'il est doux en quittant la vie
De voir les heureux qu'on a faits
Frapper votre oreille attendrie
De l'accent des plus doux regrets
Qu'importe si la mort s'approche
Je l'attends sans le moindre effroi,
J'ai vécu, je meurs sans reproche
Oh ! mes amis ne pleurez pas sur moi.
Plaignez le froid célibataire
Qui par les grâces repoussé
Regrette en désertant la Terre
Un temps qu'il a si mal passé
Quant à moi que seul un baiser touche
Je ne regrette rien, ma foi
J'en ai tant cueilli sur leur bouche,
Oh ! mes amis ne pleurez pas sur moi
L'ambition sur mon jeune âge
Ayant opéré ses effets ,
J'ai couronné mon front peu sage
D'une guirlande de bleuets
Mais cette gentille conquête,
Autant que le bandeau d'un roi,
N'a jamais pesé sur ma tête .
Oh ! mes amis ne pleurez pas sur moi
TENDEZ-MOI VOTRE MAIN SI CHÈRE
QUE JE PUISSE ENCORE LA SERRER
VERS L'AUTRE MONDE QUE J’ESPÈRE,
MON ÂME EST PRÊTE À S'ENVOLER .
QUAND VOUS VERREZ MES LÈVRES CLOSES
APPELER L'INSTANT DU CONVOI
COUVREZ-MOI DE FEUILLES DE ROSE
OH! MES AMIS NE PLEUREZ PAS SUR MOI
Présentation de Christian Paccoud page 257 du livre hommage "Claude Duneton Puzzle"paru en novembre 2023 aux éditions Unicité :
"Poète et compositeur, Christian Paccoud compagnonne depuis 40 ans avec toutes formes d'art, de la chanson populaire au théâtre contemporain en passant par l'art brut des oubliésr. Ses chansons ont l'évidence des pierres et la délicatesse des bouquets, ses mélodies portent au plus près la parole, qui depuis toujours est au cœur de son chemin."